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La pénétrante lumière de Vézelay

Lorsque j'étais enfant, mes parents aimaient séjourner à Vézelay dans une maison traditionnelle qu'ils louaient à deux pas de la basilique et de sa terrasse attenante. Je me souviens de mes jeux entre les arbres lorsque je faisais voler les hélices des feuilles de tilleul et que je traînais des branches en imaginant un attelage que je conduisais même jusque dans les rues de la cité.

Mon Père, de son côté, partait avec sa planche à dessin pour explorer les environs et faire des croquis qu'il élaborait ensuite dans un petit local lumineux situé dans la cour de la demeure.

Voici le fusain que j'ai retenu car il est le plus symbolique de sa personnalité et aussi d'une vue particulière qu'il eut du village ; il représente la montée d'un long escalier dans les remparts accompagné d'un arbre nu.


Ainsi, voit-on une petite porte dans la muraille, semblable à une autre que j'ai repérée lors d'une promenade que je fis par la suite, porte mystérieuse donnant sur les souvenirs aussi, mais hélas qui a perdu ses marches.

Et les arbres tels que le peintre les aimait, j'en ai revu de beaux, de forts, de vigoureux, solidement vivaces dans le temps, tel celui-ci ; un vrai arbre-maître.


Bien sûr, en haut de la colline inspirée, se trouve la majestueuse abbatiale et sa crypte ; me reviennent les déambulations que j'y fis et refis à différentes époques avec des éclairages changeants selon les moments.


"Sur le plan spirituel, on passe de la pénombre du Narthex à la belle clarté de la nef, puis à l’illumination majeure du chœur. Exactement comme si l'on suivait un chemin de foi dans la basilique "Sainte-Marie-Maleleine", qui va de "la nuit de la mort" à la "lumière du Christ". Vézelay ou l'alchimie de l'amour de Gabriel de La Varende.


La vie est par ailleurs étonnante car j'ai le plaisir de vous présenter un autre livre très intéressant sur ce sujet : La madeleine de Vézelay, voyage initiatique de Jean-Claude Mondet. Les illustrations sont de Florence Faivre.



Et justement, c'est cette même illustratrice qui a élaboré les dessins figurant dans mon livre Tisserand du soleil. Les liens entre les mondes sont surprenants et peut-être malicieux.

On peut trouver les livres sur Marie-Madeleine dans le magasin donnant sur le parvis ; c'est en le visitant que j'ai voulu immortaliser cet ange doux et serein dont le sourire est tellement porteur d'une paix mi-divine et mi-amicale que j'aurais aimé lui effleurer l'aile.



Et maintenant, si je regarde par l'une des fenêtres d'une de ces maisons de la grande montée, j'aurai cette statue féminine tenant ses hanches derrière des volutes en fer forgé et qui semble interpeller le promeneur.

Ces surprises du regard vont plus loin que l'espace de la pièce et dépassent le temps par le charme et la manifestation désuète que ces représentations évoquent.



La promenade continue ensuite en dépassant la "Tour de l'horloge" où je vois quelques roses trémières ; c'est dans ces ruelles que j'ai connu pour la première fois cette fleur à la tige élancée qui se plaît le long des murs et qui se penche au gré du vent.

Maintenant nous franchissons la "Porte neuve" ; flanquée de deux tours cossues, elle permettait de contrôler l'arrivée des pèlerins et de les laisser passer au-delà du rempart pour qu'ils puissent aller rendre hommage à la sainte. Ici, grande ouverte et léchée par le soleil, elle n'est qu'accueil et bienveillance.

Nous pouvons maintenant cheminer vers l'ermitage bucolique de "La Cordelle" ; c'est un endroit simple, à l'abri des regards, où l'on peut se ressourcer et écouter des chants sacrés lorsque la providence nous y mène.




En sortant de ce petit sanctuaire, nous voici devant cette immense croix symbolisant le départ pour les croisades, (calvaire avec des nuages qui sans doute inspira mon père dans de nombreux tableaux qu'il a fait sur ce thème). Saint Bernard (dont le nom était cité avec grandiloquence lors des anciens spectacles de son et lumière qui marqua certaines soirées de mon enfance) prêcha ici aux croisés. Par ailleurs, on peut remarquer que la croix est fichée sur un ancien site païen sur lequel des cupules sont encore visibles.



Je suis sortie du village sacré, je regarde le paysage et je vois maintenant cette montgolfière qui s'envole vers d'autres contrées, au-dessus des collines boisées, des ruisseaux caillouteux et des lumières ruisselantes sur les arbres et les buissons. Ce globe n'est plus qu'un point flottant dans l'espace entre ciel et terre pour voguer selon notre désir et pour d'autres voyages.

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