Le site archéologique d'Amathous à Chypre
L'île où naquit Aphrodite, où Thésée abandonna Ariane, et qui a pris pour symbole l'idole de Pamos...
L'idole de Pamos, en forme de croix, au cou ithyphallique, porte en pendentif sa propre image !
L'immense vasque se trouve dans l'acropole du site archéologique d'Amathous à la sortie de Limassol.
Amathous est l'une des anciennes cités-royaumes de Chypre, où selon la mythologie grecque, Thésée laissa Ariane enceinte aux soins des villageois (1).
Amathous fut un important lieu du culte de la déesse Aphrodite-Astarté. On a retrouvé des tombes. Les objets mis à jour remontent à la période archaïque jusqu'aux périodes romaines et chrétiennes.
Il y avait des cultes de purification.
Une paire d'énormes jarres de pierre, les plus grandes jamais découvertes, furent trouvées ici, l'une d'elles se trouvant aujourd'hui au musée du Louvre, à Paris.
Ce qui est impressionnant, c'est le lieu qui a une vue très large sur la mer. Le paysage est vaste, lumineux. J'ai monté le petit chemin sous la chaleur, et comme tout est en ruine, je ne savais pas trop ce que j'allais trouver. Mais dès que j'ai vu la vasque, j'ai été attirée. L'énergie était si forte qu'elle m'emportait. Il est sûr qu'à part la situation, il y a une force et que les ancêtres y ont placé leur temple et pratiqué leur culte parce qu'ils la ressentaient.
Il y avait aussi un port antique à la base de la colline mais un tsunami l'a fait effondrer. On voit encore les pierres de construction dans la mer. (J'y ai même trouvé un fragment d'une vieille poterie, début d'une anse).
J'ai visité le musée de Limassol, on y trouve des quantités de figurines qui vont du néolithique jusqu'à la période romaine, beaucoup d'objets liés au culte d'Aphrodite, tels que des ex-voto dédiés à la fertilité et des figurines féminines en terre cuite.
Je suis admirative devant toutes ces statuettes avec leurs influences diverses (égyptienne et autres). Celles qui ont des formes assyriennes sont particulièrement étonnantes.
Le brassage des civilisations fut important et remonter dans ce passé sacré est émouvant.
Au sujet de la statuette "Idole de Pamos" qui est l'emblème de Chypre : sa forme est cruciforme, elle est liée au culte de la fécondité et date de la période chalcolithique : 3000-3500 avant J.-C. Elle se trouve au musée de Nicosie. Cette figurine était portée en pendentif autour du cou. L'amusant est que l'idole elle-même porte un collier la représentant... (histoire de l'image du camembert qui porte un camembert !)
Elle a quelque chose de touchant, de profondément humain, porteuse des espoirs que l'homme y mettait.
Et comme rien ne vient jamais seul, dans l'aéroport, au retour, j'ai trouvé la revue "Les cahiers de Science et Vie" consacrée "Aux origines du Sacré et des dieux". Je me suis empressée de l'acheter.
Je cite : "La faculté de l'homme à élaborer un symbole indique son aptitude à la spiritualité. Mais c'est à la naissance des villages que les cultes fleurissent. Ils évolueront vers des divinités à mesure que les sociétés se structurent et se hiérarchisent".
Je suis donc allée aux racines de civilisations et de cultes tout en ressentant ce "Sacré" commun aux multiples identités des peuples qui ont ressenti le besoin de le manifester ; et c'est cela qui est prenant. »
« Idole tubulaire, en bronze de patine verte et dorée, aux bras pliés et écartés maintenant deux monstres au cou plat associés à une tête d'oiseau. Trois masques sur le buste reposant sur deux cuisses animales, le tout sur une bouteille. Iran (Louristan), VIIIème-VIIèmes. av. J.-C., h 36 cm ».
Dessin d'après photo n° 44, p. 25 de la brochure Idole (Id).
Extrait de "La Vouivre, un symbole universel", 4ème édition à paraître aux Éditions du Cosmogone, Lyon.
Les anciennes statues indo-européennes étaient très souvent ithypalliques : voici quelques références de statuettes exposées sous le titre IDOLES à « La Reine Margot », 7 Quai Conti - Paris. Fév. 91, et tirées de la brochure accompagnant l'exposition, Idoles. Au commencement était l'image.
- Femme au long cou ithyphallique de Thessalie (VIème millénaire av. J.-C.). N°5 p. 35.
- Déesses mères en terre cuite de Mésopotamie (type Halaf - Vème millénaire av. J.-C.) au cou et à la tête étroite (ityphallique), soutenant leurs seins de leurs deux mains. N° 36 p. 21.
- Déesse Mère syrienne en pierre noire semblable (type Halaf) - Vème millénaire av. J.-C. N° 10 p. 9.
- Idoles dites «violon» avec ou sans tête ithyphallique (Anatolie ; type Kusura et Kusura Beycesultan ; 2700 - 2100 av. J.-C.). N° 5 et 6 p. 7.
- Déesse Mère d'Anatolie, en pierre noire, assise les jambes repliées, la main droite sur la poitrine et l'autre sur la cuisse, le cou démesurément long et la tête étroite coiffée d'un « turban » qui pourrait tout aussi bien être un prépuce ! Ibérie (IV-IIIème siècle av. J.C.). N° 81 p. 4.
Phéniciennes, assyriennes, grecques..., les divinités voyagent d'île en île.
Ainsi Tanit la Phénicienne se retrouve à Ibiza dont le culte n'a jamais cessé dans la grotte qui porte son nom...
Aphrodite, née de l'écume de la mer, aurait été amenée par le vent d'ouest, le Zéphyr sur les rivages de Chypre. Une tradition situe le lieu de naissance d'Aphrodite à l'endroit du littoral nommé Petra tou Romiou («le rocher du Grec»), un ensemble de falaises et de rochers impressionnants, un peu à l'est de l'ancienne Paphos. (d'après Wikipedia). Image de la Mère Universelle androgyne, elle se trouve sous la forme masculine à Chypre où l'on vénérait une Aphrodite barbue et bisexuée nommée Aphroditos !