Atawallpa Makarios Oviedo
J'ai fait la rencontre d'Atawallpa Makarios Oviedo en octobre 2003 à la salle “L'arbre d'Or” de Nîmes où il donnait une présentation sur le chamanisme. Je m'étais proposée pour traduire son intervention car à l'époque, venant d'Équateur, il parlait surtout espagnol. J'ai donc rapporté ce qu'était un autel chamanique avec ses directions manifestées par tous les objets symboliques et je fus très intéressée.
A partir de ce moment-là, nous avons gardé le contact et je suis allée le seconder comme traductrice dans les stages qu'il organisait sur les éléments. Je garde un excellent souvenir de ces journées car les explications sur les propriétés de la terre, de l'eau, du feu, de l'air me donnaient une approche complètement nouvelle et mystérieuse sur notre environnement. Je participais également aux rituels qui me donnaient un ressenti jamais connu.
Puis, j'ai traduit des articles et ensuite un premier livre : “Les fils de la Terre” pour arriver au dernier “Les marcheurs de l'arc-en-ciel”.
Atawallpa est un homme-médecine des Andes, né en Équateur, près de Quito et descendant des anciens Incas. Quand on sait que Atahualpa fut le dernier empereur inca ; porter ce prénom est particulièrement source d' interrogation pour tous les symboles qui y sont liés ; en plus ce prénom veut dire : “celui qui relie” . Avec lui, j'ai appris l'exercice de captation d'énergie et de communication avec les Esprits gardiens ainsi que les rituels sacrés à la Pachamama et au Père Soleil qui sont guérisseurs.
Atawallpa se donne le surnom de “Wakakue” : “celui qui regarde le soleil”. Le Wakakué est Fils du Soleil ; comme l'astre, l'homme se veut d'être brillant, lumineux, transparent, fulgurant dans chacun des actes de sa vie. En regardant le soleil il prend de sa connaissance et se remplit de son énergie.
Dans son livre : “Le retour de l'Homme Rouge”, Atawallpa s'entretient avec six chamans d'Amérique du sud et centrale.
Je reprends ici quelques paroles qu' Atawallpa a marquées au début de ce livre où il explique ce que ces chamans lui ont appris :
«Que le Soleil est notre père, que la Terre est notre mère et que de leur union sont nées toutes les existences qui peuplent l'univers.
Que toutes les existences sont des “être”, parce que chacune remplit une fonction indispensable à la reproduction et transformation de la vie. Les étoiles, les rivières, les cailloux sont des êtres qui représentent différents degrés d' humanisation, chacun doté de sa propre intelligence, sa propre sagesse, sa propre perception et sa propre conscience.
Que toutes les existences qui peuplent l'univers sont le fruit de l'amour de nos parents cosmiques et que tous les êtres humains sont sur un même pied d'égalité avec leurs frères le vent et les oiseaux.
Que la voie de la sagesse est teintée d' humilité et de simplicité.
Que l'univers contient des sources d'énergie dont la mission est de préserver l'équilibre naturel et que celles-ci s'accordent et s' adaptent avec le temps;
Que le Bien et le Mal n'existent pas mais que seuls existent "le bien et le moins bien", une opposition complémentaire mais non antagoniste, l'un ayant besoin de l'autre et vice-versa.
Que nous ne nous alimentons pas que de nourriture : nous vivons aussi de l'énergie de la montagne, de la force de l'océan, de la puissance du vent qui court dans la vallée et de la force des cascades;
Que la mort n'existe pas : rien de ce qui existe n'est une création. Tout possède une vie propre et se transforme.
(...)
Que dans la nature se retrouvent toujours QUATRE éléments essentiels : le feu, l'air, l'eau et la terre. Le Nord, le Sud, l'Est et l' Ouest. L'enfant, l'adolescent, l'adulte et le vieillard. L'été, l'automne, l'hiver et le printemps. L'aube, le jour, le crépuscule et la nuit. Le premier quartier de lune, la demi-lune, la pleine lune et le dernier quartier.
Que tout est lié : ce qui survient dans le ventre de la femme survient également dans le ventre de la terre. Que la gaieté du Soleil est notre gaieté. Que le cycle mensuel de la lune se retrouve dans le cycle menstruel de la femme.
Que tout est “sacré” et que la vie est un rituel sans fin marqué par la naissance, la croissance et la transformation.
Que toute nourriture doit être bénie car elle est le fruit de l'union entre Pachamama et Tayta Inti, fruit grâce auquel nous poursuivons notre évolution dans le temps et l'espace.»
A la fin de ces quelques stages passés avec Atawallpa sur la connaissance des éléments, la communication en cercle, l'utilisation du bâton de parole, la hutte à sudation, la méditation à l'aide du tambour, je comprenais et ressentais de nouvelles choses et mon attention en regardant la nature n'était plus la même. A la fin de ce parcours, le chaman m'a donné le surnom de “Ilya” qui en quechua veut dire “Lumière, Lumière des Andes”, aussi je le remercie avec reconnaissance.
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