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Jacqueline Ballman

    Poète belge, peintre et journaliste ; j'ai eu l'occasion d'entrer en relation avec Jacqueline Ballman car elle était amie avec Henri Bosco et que je travaillais à cette époque sur ma thèse ; elle avait très bien décrit le romancier dans la page suivante :
"Tel il était... tel il est"


Elle est l'auteur du recueil "Lourmarin" , justement dédié à Henri et Madeleine Bosco ; recueil avec deux illustrations qu'elle a faites et qu'elle m'a dédicacé en 1982.
Voici quelques mots sur "Micolombe" tirés de la préface qu'elle a mise au recueil :
"De Cadenet à Lourmarin... Je mes souviens de cet après-midi finissant, parfumé de cuivre solaire, où je découvris par une intuition qui relève de cette part de mystère que j'évoque plus haut, ce Micolombe qui hantait mes rêves. J'y retournai plus tard après avoir été prévenue par Henri Bosco d'avoir à me défendre contre guêpes et frelons qui semblaient vouloir empêcher l'accès au refuge de Pascal."

​

EXTRAIT DU POÈME "LA LAMPE DE LA NUIT"

"Je devenais le silence,

j'étais le silence,

j'étais la transparence qui veillait.

Car je t'ai vu mort sous ton masque de vieil ivoire

et c'est moi qui, désespérée mais éblouie,

tenais la Lampe dans la nuit


pour t'accueillir sur le chemin de l'oubli."

Jacqueline faisait aussi partie du "Cercle poétique du Ternois" dirigé par la poétesse Jeanne Maillet et elle venait donc de temps en temps participer aux soirées poétiques.
Jacqueline Ballman que j'ai rencontrée plusieurs fois, m'a fait l'honneur et le plaisir de venir assister à ma soutenance de thèse sur Henri Bosco en 1983.
C'est ainsi que nous avons maintenu pendant plusieurs années une riche correspondance.

C'était une femme très ouverte, vive, chaleureuse ; et je la vois encore, m'offrant les premières jonquilles de son jardin tout en narrant des scènes de vie avec beaucoup d'humour.
En signe de notre amitié, je lui ai dédié "La noria des temps".

"à Jacqueline Ballman
avec mon amitié bosquienne
"

​

  

Je me propose maintenant de vous donner un extrait d'une conférence qu'avait donnée Armand Olivennes sur Jacqueline Ballman ; j'ai pris le passage où il est question de Henri Bosco et du village dans lequel il habitait : “Lourmarin”.

Armand Olivennes né à Berlin sous le nom d'Olivenstein en 1931 et mort en France en 2006 est un poète français prolifique et à la création multiforme.

«“Lourmarin” est daté de 1964, publié à la Maison du Poète, comme “Marbre Rose”. C'est m'a-t-elle précisé, une "tentative de portrait psychologique qui échappe aujourd'hui un peu à la visée du poète".

Lourmarin n'est pas un village quelconque. De l'autre côté du Lubéron, tout au Sud de cette partie de la haute Provence où sont nés une foule de gens venus d'ailleurs, Lourmarin était le village d'adoption de Camus et de Bosco, que Jacqueline Ballman a assidûment hanté et dont elle est devenue une admiratrice et une amie constante et lyrique.

Pour la première fois dans ce recueil, et sur les traces d'Apollinaire, de Cendras, le poète cherche à faire coïncider son imaginaire et un terroir, de préférence éloigné de son ancrage quotidien. Cet espoir lui fait ouvrir l’œil et le bon, être attentive à tout ce que ne fait qu'effleurer du regard l'habitant ou le voyageur de ces lieux. En outre, ce parti pris lui fait doter la ville réelle de qualités subconscientes ajoutées par son seul talent : “L'envoûtement m'avait touché de sa main bleue” écrit-elle. Immédiatement, elle qui vient du Nord des Pays-Bas ou du bas pays du Nord, elle perçoit le silence et l'immobilité de l'heure méridienne qui frappe tous les pratiquants du Lubéron. “C'est la lumière ocellée de mauve”, puis les “puits de Micolombe, anges du dernier cercle”, les “pignes, ces autres oiseaux” et cette féminité précieuse, indispensable qui me fait réunir notre délicieuse Ève de l'Éternité aux autres femmes artistes, Louise Labé, Desbordes-Valmore.

“Je fermai les yeux sur mon bonheur. Était-ce aussi celui que connaissait l'ombre enfermée derrière ces volets clos ?” dit-elle.

Lourmarin nous intéresse donc à un double titre. D'abord, c'est le chant de la rencontre et de la séparation détestable, ensuite c'est la médiation d'un lieu pour une consécration de l'autre que soi... Le lieu et la formule, comme l'énonçait le poète emblématique !».

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La vie est étonnante... des fleurs naissent sur des arbres que l'on croyait endormis.
Voici cette renaissance très touchante.
Le 12 septembre 2015 eut lieu la présentation de la traduction en russe du livre LOURMARIN  écrit par une amie d'Henri Bosco, Jacqueline Ballman et qui devint par la suite une de mes amies. C'est Elena Batueva, éditrice, qui est à l'origine de ce projet et qui a traduit ses poèmes.

Cette "cérémonie" (comme l'appelle ainsi l'éditrice) s'est passée dans la salle du Musée d'Art à Yaroslavl  (60 km de Kostroma), en Russie.

Les magnifiques illustrations sont de l'artiste Vasily Yakupov.

Elena a expliqué la démarche qui lui tenait à cœur.

Je suis très sensible au geste très symbolique qu'Elena a eu en plaçant sur le portant, ma photo à côté de celle de Jacqueline. Le pourquoi de ma présence imagée en ce lieu, est due au fait que j'avais eu le bonheur de fournir à la traductrice quelques poèmes du recueil qui lui manquaient, ainsi que la table des matières. J'avais pu aussi intervenir dans cette création en lui expliquant certains mots géographiques ou lieux-dits de la région de Lourmarin, l'aidant ainsi à mieux comprendre les textes. J'ai ensuite fait une relecture des textes en français.
Ce fut donc une collaboration durant plusieurs mois et le résultat aujourd'hui me comble. Aussi, j'ai une pensée pleine de gratitude à l'encontre d' Elena qui m'a adressé quelques mots de remerciement en les accompagnant de la photo de notre amie commune.

Étaient présentes à cet événement, les filles de Jacqueline :  Christine Ballman, musicienne et musicologue CLIC ! et sa sœur Patricia.
Christine a d'ailleurs joué devant le portant où étaient exposées les illustrations de l'artiste.

Dans ce sublime décor, des extraits de "LOURMARIN" ont été lus devant un large public.

Ce fut un événement remarquable et harmonieux que chacune me raconte avec joie et émotion et je suis particulièrement touchée de ce partage artistique à différents niveaux. Merci à Elena Batueva pour tant de richesse de cœur.

www.id-fakel.ru

www.russianreporter.ru

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