Magie d’une figurine
Une main tendue en appel, l’autre posée sur la ligne de l’invisible, sortie des mille et une nuits, elle m’apparut, étrange et fascinante, dans les ondoiements de moire orangée.
Dans son habit intemporel, un peu sortie d’une promenade déguisée à Venise, elle avait le regard ému du passé et le sourire serein de la reconnaissance.
A son cou cuivré, orné de fourrure, pendaient les amulettes de l’initié ou de la joie de la création ; scarabée porte-bonheur, médaillon en raku, besace porte-mots.
Les pieds relevés en une élégante pose, elle était prête à s’asseoir, prête à danser, prête à sortir du rêve carnavalesque d’où elle était par féérie issue.
Et ce fut la magique rencontre car elle avait traversé la frontière du temps et de l’au-delà pour rayonner ici, d’amour, de lumière, d’émotion et de grâce, comme un pèlerin d’un autre âge.
Au bas de sa robe de feu, les mêmes initiales KD liaient le pacte.
C’était l’image de la fantaisie portant les songes prodigieux et irradiant la lumière.
Personnage chargé de force et d’énergie, elle était poupée sacrée, surnaturelle ; et par sa puissante séduction, elle transfigurait l’espace.
Aussi, cette statue vêtue de l’habit de mage ou de sage, à la figurine humaine et aux longs cheveux égyptiens portait un turban de sultan ou une coiffe vénitienne et elle incarnait certes la haute présence du maître et le magnétisme de l’ange.
Ainsi, ravie, dans la contemplation et le silence tournoyant, je l’acceptai du profond de moi-même pour qu’elle devienne ma muse, et à elle seule, entière, par sa beauté et son aura, mon talisman de bonheur.