Les chemins de Roc-Amadour
J'arrivai à Roc-Amadour au lieu dit l'Hospitalet (là où les pèlerins en route sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle pouvaient se reposer et être soignés dès leur entrée sur le haut lieu, accueillis à la chapelle Saint Jean qui dresse son clocher pourvu de deux cloches externes).
Je pris ensuite la voie sainte qui descend jusqu'au sanctuaire et me trouvai au pied du village. Alors tous les chemins et escaliers se présentèrent à moi pour un vagabondage au grè de mes envies.
Et c'est ainsi qu'après avoir dépassé les maisons, guidée par les précieuses indications données par l'alchimiste Patrick Burensteinas, je pris le chemin qui sortait du bourg en direction de la campagne et passai le petit pont qui enjambe l'Alzou.
Un charme bucolique s'empara de moi et je cheminais dans cette clarté vivifiante, allant à la découverte des secrets.
Je vis alors, celle que je cherchais : "La fontaine de Berthiol" avec son entrée secrète, sa végétation luxuriante et tout son mystère.
Je déposai alors mon bâton, plongeai mes mains dans l'eau fraîche et déposai une offrande en ce lieu sacré, caché et protecteur.
Quand je revins à l'hôtel, la nuit tombait sur la voie sacrée ; plus personne, plus aucun bruit ; seule présence : la lune montant entre les arbres dans un ciel indigo.
Le lendemain, je pris la direction du château et allai au belvédère qui surplombe la vallée offrant une vue vertigineuse (proche de celle que l'on a au cirque de Navacelles). L'énergie tellurique y est extraordinairement puissante. Certes, nous sommes au bastingage d'une nef.
De là, la descente vers la basilique offre en serpentant une multitude de grottes, de terrasses et de ponts dans une sorte d'entrecroisement de théâtre. Tout attire l'attention, tout est sujet à curiosité.
C'est après la visite de la basilique, abritant la célèbre vierge noire, sur un culte ancien de la déesse-mère, que je partis explorer les autres chapelles, moins fréquentées mais pleines d'intérêt comme celle consacrée à Saint Michel que je découvris après avoir emprunté un escalier dérobé. Ce fut une surprise car une fresque aux tons chauds, datant du XIIIème siècle apparaît, jouxtant le rocher.
Continuant mon périple, j'entrai dans une surprenante chapelle, sobre, restée naturelle, doucement éclairée, dans laquelle trônait une vierge sculptée dans le bois. Je fus très étonnée d'apprendre qu'elle se nomme "Notre dame de l'ovalie" et qu'elle est "jumelée" à "Notre dame du rugby" de Larrivière-Saint-Savin". Ici l'espace-temps ne compte plus et toutes les motivations se mêlent.
Sortant du sanctuaire, ce sont les portes vers d'autres contrées un peu magiques qui se présentèrent à moi, et je sais qu'elles surviennent quand on s'y attend le moins, pleines de charme et de poésie comme celle-ci entourée de lierre, couleur mauve et fleurie
ou encore cette autre donnant sur des espaces à découvrir ( lumineuse invitation ). Cela me fit sourire car le jour précédent, je m'étais trouvée de l'autre côté lors de mon passage sur le terrain avoisinant ; aussi quelle ne fut pas ma surprise de revoir cette même porte dans le mur, mais au revers. Tout respire, tout communique, tout s'appelle.
Alors éblouie, se présente à moi une prairie où l'on a envie de marcher, de s'asseoir, de contempler, d'être dans la perception de tout ce qui est autour de soi. Le rocher affleure la terre, les rayons solaires se répandent, vivaces et clairs et les arbres abritant un banc, modulent le ciel.
Aussi, je peux dire que toute la lumière du lieu vibre et inonde l'espace de ce Roc, roc d'Amadour, que l'on vient connaître, pour certains marcheurs, depuis très loin.