Un chemin inspirant entre Le Beaucet et la source Saint-Gens
- Kathy Dauthuille
- il y a 2 jours
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Le village nommé Le Beaucet se situe dans Le Vaucluse et s'accroche à un rocher escarpé, un peu à la façon des Baux de Provence ; d'ailleurs son nom vient de cette même appellation. Ses maisons, pour certaines troglodytes, sont dominées par un château (ancien castrum du XIIᵉ remodelé). Les cyprès donnent à l'ensemble une harmonie qui suscite la contemplation.

En flânant dans les ruelles, on aperçoit un lavoir longé par une étagère de livres ; ce qui rend l'endroit accueillant. Lire à la fraîcheur des bassins en ayant une vue sur la vallée, serait un moment d'une grande détente.

Découvrir les rues est un plaisir ; chaque endroit présente une surprise d'architecture ou de décoration ; c'est ainsi que l'on arrive devant une petite église qui offre la simplicité de son campanile.

Et en levant le regard, des fenêtres nous invitent à d'autres espaces poétiques qui font rêver.


C'est ainsi, que de ruelle en ruelle, nous passons sous un arc et empruntons des escaliers donnant sur des jardinets comme suspendus.

Quand nous quittons ce méandre de pierres enveloppant, se distingue la petite route menant à la source Saint Gens. Saint Gens était un ermite prié pour faire tomber la pluie. À l'endroit où il vécut au pied d'une falaise, il fit jaillir de l'eau en la touchant de ses doigts ; il est souvent représenté accompagné d'une vache et d'un loup ; animal qui resta en protection auprès de lui.
La route est sinueuse, traversant les oliviers, les amandiers, les chênes. De temps en temps, un oratoire garni de gerbes de blé et de fleurs nous invite à nous arrêter et regarder à qui il est dédié. Nous pénétrons dans des nuages de parfums émanant de massifs sauvages et franchissons des zones dentelées d'ombre et de lumière. L'air est vivifiant ; et un bien-être se crée petit à petit durant cette marche au travers du paysage boisé et minéral. Bientôt, nous distinguons la vasque du sanctuaire où sont représentés la vache et le loup de l'ermite.

Dans le sanctuaire, est accroché un tableau mettant en évidence la vie du saint sous forme de vignettes ; et nous pouvons suivre toutes les étapes de sa fabuleuse légende.

Puis une bannière à son effigie, attire notre attention par sa sobriété.

À l'intérieur de l'église, sur un rocher auquel on accède par un escalier, une copie en cire du saint git dans un caisson de verre, illustrant le lieu de sa mort, sans oublier le fidèle loup.

À deux pas, en sortant de l'édifice, se dresse une petite chapelle, inondée de soleil, comme blottie entre les arbres, touchante et bucolique.

La route continue dans une campagne de plus en plus sauvage jusqu'au démarrage du sentier qui mène à la source. Là, un oratoire garni d'épis de blé et de fleurs rouges, effleuré de lumière, marque le changement vibratoire.

Progressivement, la végétation se densifie, l'air se fait plus humide ; les cailloux roulent sous les pas ; et voici que se montre un arbre-maître : un vieux chêne-vert dont la forme rappelle celle d'une tête de cerf.

D'autres arbres ont leur base entourée de pierres enserrant des fleurs plantées avec intention ; ici se dénote l'intérêt qu'on leur porte et aussi le soin que l'on donne à l'environnement sacré. Sur l'un des troncs, on peut lire un écriteau : "Source miraculeuse" ; nous approchons en conscience de celle-ci, et soudain les falaises trouées de grottes apparaissent couleur ocre tandis que des parois grises vertigineuses, couvertes en partie de végétation, surprennent le regard, une fois les derniers feuillus passés ; alors le lieu vénéré se dévoile dans son aura de mystère.

L'eau pure coule en un clapotis tenu dans la vasque et tinte dans tout l'espace calme et comme recueilli.

L'endroit est serein, isolé des passages bruyants, paisible, accueillant, protégé ; il n'y a personne et l'ambiance procure un grand bien-être. Le culte rendu en ce lieu est très ancien, et s'est perpétué au fil du temps, jusqu'à la manifestation ininterrompue d'un pèlerinage très important en Provence. Pour l'instant, c'est le silence, seul le filet d'eau s'entend et résonne dans l'espace privilégié qui invite à l'intériorité.
À partir de là, d'autres sentiers nous appellent, et l'on peut, selon notre désir, nous évader vers les hauteurs pour contempler tout le site qui procure un véritable enchantement de tous les sens, presque de façon magique, tant on le sent habité de présences bienveillantes.

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